L'arnaque de la dette publique

Publié le par Fédération M'PEP 77

L'arnaque de la dette publique

 

En 2010, l’État français a payé 47 milliards d’euros d’intérêts sur la dette publique. L’équivalent de l’impôt sur le revenu ! De quoi financer 1,5 million d’emplois ! Cette rente a été versée à ceux qui sont déjà les plus riches. Facteur aggravant : deux tiers de la dette publique française a été contractée auprès d’ « investisseurs » étrangers, via d’énormes structures anonymes : banques, assurances-vie, fonds de pension, etc.

 

Cette dette est inique et même absurde : pour payer les intérêts, l’État a dû réemprunter chaque année, augmentant la dette publique dans une spirale sans fin. Ainsi, entre 1979 et 2010 la dette publique a augmenté de 1348 milliards alors que nous avons payé 1 408 milliards d’intérêts ! Si nous n’avions pas eu à payer d’intérêts, la dette publique actuelle serait dérisoire ! Elle aurait atteint à peine 200 milliards en 2010. Elle serait même quasiment nulle… si l’État n’avait pas sauvé des banques suite à la crise des « subprimes » ! (Voir le graphique ci-dessous et cliquez dessus pour ouvrir le document original.)

 
   

 

Graphique dette-1

 

Pour financer nos investissements collectifs, l'État doit pouvoir emprunter directement à la Banque de France.

 

La Banque de France, qui était privée depuis sa création par Napoléon en 1800, fut enfin nationalisée en 1945. Durant les « trente glorieuses », on put ainsi financer les services publics sans devoir emprunter au privé, donc sans supporter la charge ruineuse des intérêts. L’inflation était maîtrisée. D’un niveau significatif, elle déplaisait bien sûr aux rentiers… Seulement, avec le plein emploi, les travailleurs parvenaient aisément à maintenir le niveau réel des salaires !

 

Mais dans les années 1970, les gouvernements des grands pays occidentaux s’entendent en coulisses pour remettre les États sous la tutelle des « marchés financiers » – autrement dit, des banques et des fonds privés. La loi « Pompidou - Giscard » du 3 janvier 1973 interdit à la Banque de France de prêter au Trésor public. Elle instaure également l’indépendance de la Banque de France vis-à-vis du gouvernement.

 

Depuis le traité de Maastricht, ces clauses sont gravées dans le marbre du « droit » européen. Le régime est ainsi verrouillé : il est impossible de revenir sur ces règles quand il faut l’unanimité des 27 États membres.

 

> Cette dette est absurde.

 

Nous, peuple soi-disant souverain, devons acheter notre propre monnaie à des instances privées ! Dans le régime en place, toute la monnaie provient d’une dette : s’il n’y avait plus de dettes, il n’y aurait donc plus de monnaie : la panne économique totale !

 

> Cette dette est injuste.

 

Outre la charge des intérêts cumulés, la dette publique résulte de cadeaux fiscaux offerts aux entreprises – surtout les plus grandes et les plus volatiles – et aux plus fortunés.

 

> Cette dette est un instrument de domination et d’aliénation.

 

Dramatisée, elle sert d’alibi aux plans de rigueur, à la mise au pas des travailleurs, à la casse des services publics et du système de prestations sociales. En surendettant l’État, on le contraint progressivement à tout privatiser, on met les institutions en situation de dépendance vis-à-vis des puissances privées.

 

 

Surtout ne jamais s’endetter vis-à-vis de l’étranger !

 

Une dette publique contractée auprès de citoyens / de résidents, ça n’est jamais qu’une affaire de redistribution interne. Contractée auprès de l’étranger, en revanche, c’est une chaîne pour l’État.

 

Ce n’est pas avec des devises étrangères que l’on peut financer des emplois au niveau national !Emprunter à l’étranger revient en réalité à financer des emplois à l’étranger. C’est également se contraindre à devoir orienter les productions nationales vers l’exportation et non pas en fonction des besoins du peuple.

 

 

La première mesure que doit prendre un gouvernement de gauche doit être d'annoncer le défaut de paiement et la restructuration de la dette.

 

> Distinguer les créanciers selon leur nature : caractère plus ou moins spéculatif de leurs activités ; domiciliation (nationale ou étrangère).

 

> Rassurer et rembourser totalement les personnes aux revenus modestes et les classes moyennes. Réévaluer (ou imposer) et rééchelonner le remboursement selon les revenus et le capital.

 

> Aux banques et aux grands fonds, imposer une annulation partielle de la dette et, pour le reste, un remboursement étalé sur 20 ou 30 ans.

 

> Relibeler la dette en monnaie nationale. Les créanciers étrangers seront alors contraints à financer de l’emploi dans notre pays. C’est parfaitement légitime : une dette souveraine, en définitive, ça ne se règle pas avec du papier mais avec des transferts de biens réels. Or un pays ne peut être obligé de fournir que ce qu’il peut produire !

 

> Diviser les gros créanciers. La restructuration de la dette publique, c’est l’occasion d’inverser le rapport de forces : ce n’est plus l’État qui doit mendier, ce sont les créanciers ! Plus largement, ce sera l’occasion de démanteler les marchés financiers.

 

> Pour les grandes banques qui ont été privatisées – pour la plupart, sous les gouvernements « socialistes » – et notamment pour celles qui ont été sauvées récemment par l’État, saisir l’occasion de leur faillite pour les renationaliser à moindre (juste) coût.

 

 

Pour permettre à l’État de se financer auprès de sa banque centrale, il est indispensable de sortir de l'euro.

 

Retrouver notre monnaie nationale permettra de lancer immédiatement les investissements nécessaires pour restaurer le plein emploi, recréer des activités industrielles locales et s’atteler sans tarder à la transition énergétique. Cela permettra aussi de « monétiser » une partie de la dette. Sortir de l’euro est un passage obligé pour démanteler les marchés financiers et en finir avec des mécanismes tels que la «mondialisation» et la «construction européenne», conçus pour détruire la démocratie. Il serait alors possible de refonder une monnaie commune – et non plus unique – européenne. Notre monnaie nationale ne serait convertible que dans cette monnaie commune (l’ECU par exemple). Si d’autres pays européens voulaient nous suivre dans cette voie, la parité des monnaies concernées (les taux de change) serait alors déterminée politiquement à intervalles réguliers – exit la spéculation sur les changes !

 


Publié dans Lettre d'infos

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